L’EDPS dénonce la collecte de données exercée par Europol lors de l’affaire EncroChat. Je vous invite à en savoir plus sur cet imbroglio entre deux entités européennes aux missions distinctes.
Les faits communiqués à la presse
Le quotidien britannique The Guardian a révélé les points de divergence entre EDPS et Europol. L’EDPS ou European Data Protection Supervisor est l’organe similaire à la CNIL pour l’Europe.
Quant à Europol, il s’agit comme une agence de police européenne. Le lundi 10 janvier 2022, l’EDPS a sommé Europol de supprimer des données collectées en quantité importante.
Selon cet organisme du numérique européen, Europol a stocké des données sans respecter la loi. Cette sommation parle d’un délai maximal d’une année.
Les considérations d’EDPS
L’EDPS a soulevé les irrégularités d’Europol depuis 2019. Cette fois-ci, le ton est beaucoup plus ferme.
Par ailleurs, un communiqué du haut responsable à travers Wojcieh Wiewiorowski remarque qu’Europol s’entête à stocker les données personnelles de nombreux citoyens. Pourtant, la police de l’UE n’a pas clairement prouvé que cette démarche est en conformité avec les limites prônées par la réglementation européenne.
Ainsi, le stockage des données tombe dans l’illégalité.
Des datas en grande quantité
Les données stockées par Europol totalisent 4 pétaoctets qui équivalent à 4 000 000 de giga octets. Cette quantité énorme a même soulevé une forme de similitude entre Europol et la NSA.
Pour rappel, la NSA ou National Security Agency est l’agence américaine de l’espionnage.
Les nouvelles options pour Europol
Dès lors, après un semestre sans lien avérée entre les données stockées et l’enquête criminelle, Europol doit détruire lesdites données. Pendant ce laps de temps, Europol peut apporter des réponses aux requêtes opérationnelles des Etats européens.
Ces Etats peuvent s’enquérir d’un soutien technique et analytique. Ainsi les risques pour les droits et les libertés des personnes sont amoindris.
Les regrets d’Europol
Europol se désole de cette interpellation. Selon l’agence de police de l’Europe, la décision de l’EDPS va sérieusement entraver la capacité d’analyse des données plus complexes requise par les forces de l’ordre de toute l’Europe.
Il s’agit notamment d’enquêtes axées sur le terrorisme, le cybercrime, le trafic de drogues d’envergure internationale ainsi que la pédocriminalité. Les données stockées sont issues des services de police concernant diverses enquêtes criminelles.
La plus problématique touche le réseau EncroChat sur une affaire de trafic de drogue et d’association de malfaiteurs avec le projet de commettre trois meurtres.
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Crédit Photo : rt.com